La quête de la substance pour maintenir sa dignité humaine afin de ne s’appuyer que sur Allah, le sûr et digne appui, est l’une des choses les plus exaltées dans la religion musulmane. «Il a fait pour vous la terre, parcourez donc ses grandes étendues», martèle le Coran.
Le travail est alors une recommandation divine à l’instar de l’adoration, la raison d’être de l’homme sur terre.
«Travailler pour la vie présente comme si vous y demeurez toujours. Travaillez pour l’au-delà comme si vous
vous y rendiez demain». Telle était la vision équidistante de Cheikh Ahmadou Bamba pour les deux mondes. Bien vrai qu’il était un ascète hors pair très détaché des mondanités, il savait bien son rôle de vivifier la terre comme le lui ordonne le Coran : «C’est Lui qui vous a implanté sur terre afin que vous lui donniez une vie». Cette vie que souligne le Coran renvoie au tra vail; c’est-à-dire la responsabilité de l’homme de développer son espace par l’ingéniosité que le Seigneur lui a attribuée. Différents d’autres Soufis qui
l’ont précédé, pour qui l’ascétisme se limite tout court à l’adoration par les actes prescrits, la conception de Cheikh Ahmadou Bamba du soufisme est rare et fait du travail un acte d’adoration au même pied que tous les autres. Car sans le travail la survie de l’homme est menacée alors que la règle de la jurisprudence disait ceci : «Tout ce qui, sans son accomplissement, empêche la tenue d’une obligation, est aussi une obligation». Serigne Touba mentionnait dans la plupart de ses écrits la quête du licite pour faire allusion au travail
manuel. Il a bien choisi le mot car dans le milieu Soufi où il compte éduquer ses disciples, la quête du licite est plus appropriée. Le travail dans l’islam doit être licite comme le gain aussi. «Ne lui servent à rien l’adoration et la sagesse si le disciple consomme de l’illicite», disait Serigne Touba.
Il disait encore : «Demeurez dans la quête du licite car seule sa consommation conduit l’adepte à la rectitude et l’adoration».
24Heures