Même s’il venait à perdre officiellement les élections législatives, Macky Sall pourrait conserver la majorité parlementaire par le biais de manœuvres kafkaïennes. L’idée s’est logée dans la tête des faucons du Palais de la République qui, dans leur stratégie face au pire, pensent pouvoir corrompre des députés de l’opposition pour les pousser à rallier la mouvance présidentielle contre prébendes et autres espèces sonnantes et trébuchantes informe le Quotidien La Tribune parcouru par limametti.com.
Au-delà de sa victoire parlementaire annoncée, l’opposition devra donc faire face au défi de la probité morale, pour que certains de ses députés ne prennent pas fait et cause députés pour Macky Sall une fois la 14ème législature installée. Tout un programme.
Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale stipule qu’un député qui démissionne de son parti perd son poste de parlementaire. Il y a cependant un vide juridique en ce qui concerne les députés élus sous la bannière d’une coalition. Ces derniers peuvent conserver leur mandat de député s’ils décident de démissionner de leurs formations politiques respectives. À titre indicatif, Déthié Fall élu député sous la bannière de la coalition Rewmi n’a eu rien à craindre pour son poste de député lorsqu’il a décidé de quitter définitivement le Parti Rewmi d’Idrissa Seck pour former son propre parti.
Vu la relation étroite que Macky Sall a eu à entretenir avec ses frères ennemis libéraux, les députés de la coalition Wallu Sénégal sont les plus susceptibles d’être approchés pour rallier la mouvance présidentielle, sous le prétexte fumeux de recomposer la famille libérale. Ce scénario se heurte toutefois à la radicalité affichée hier par la coalition Wallu Sénégal. Elle demande à ses responsables et militants de « rester vigilants et mobilisés pour arrêter les forfaitures du tandem Aminata Touré et Antoine Félix Diome qui après avoir tenté de liquider politiquement le frère Karim Wade avec la complicité de la Crei s’apprête à confisquer la volonté populaire pour maintenir au pouvoir un régime aux abois ».
Les élections législatives ont montré que le peuple sénégalais a vomi les transhumants, mais il est courant de voir, en matière d’alliances politiques, des alliances défiant toute logique. Du reste, l’hypothèse d’une transhumance encagoulée n’est pas à exclure. Dans les faits, cela pousserait des députés de l’opposition à ne pas démissionner de l’opposition mais à adopter une posture favorable au chef de l’État dans le débat parlementaire ou encore au moment du vote des lois et du contrôle de l’action de l’exécutif.