Le membre du groupe les Frères Guissé engage le combat de la représentation des acteurs culturels à l’Assemblée Nationale. Il a lancé un mouvement et annonce leur présence dans la bataille des législatives, seuls en coalition avec des gens prenant en compte leurs préoccupations. Djiby Guissé explique dans cet entretien avec Nouvel Horizon.
Qu’est-ce qui a motivé la création de ce mouvement ?
Je suis le fondateur et d’autres acteurs culturels ont adhéré : Pape Faye comédien et Président de ARCOS, Guissé Pène de l’AMS, Papis Konaté, Dembel Diop et tant d’autres. Tous les Sénégalais, quel que soit leur secteur d’activités, essaient d’avoir un représentant à l’hémicycle, mais pas nous. On va battre campagne et avoir un représentant là où on prend les décisions. Je serai la tête de liste, pour permettre à ceux qui évoluent dans le milieu de l’art d’avoir quelqu’un pour faire porter au plus haut niveau les maux qui gangrènent le secteur de la culture et risquent, si l’on n’y pend pas garde, de le tuer.
Notre destin est entre nos mains, il faut qu’on y croit pour avancer. On doit se faire respecter. Tous les musiciens sont partis dans des conditions désastreuses.
Etes-vous prêts pour l’échéance ?
Le mouvement vient de naitre mais on pèse lourd, car les arts et la culture regroupent énormément de monde, à Dakar et à l’intérieur du pays. On s’organise et avec nos propres moyens on va battre campagne. On accompagne les meetings des politiques, maintenant on va nous-mêmes jouer pour notre compte et lancer nos messages. On est très écouté.
On ne fait pas de politique politicienne, on fait la politique pour un but bien déterminé. Si quelqu’un vient avec sa proposition on l’écoute et on analyse bien pour répondre. Je suis membre fondateur du mouvement culturel pour le changement social (MCS),la seule chose qui nous intéresse c’est de bien communiquer et avec Internet nous allons bientôt mettre notre programme et communiquer. Notre mouvement est ouvert à tout le monde. Ce n’est pas seulement l’affaire des chanteurs.
Votre mouvement traduit-il une contestation de la politique du ministère de la culture ?
On n’a rien contre le ministre de la culture mais on veut que ce poste ne soit plus politique. On a les compétences et le profil pour être bien à l’assemblée ou ministre de la culture. On veut que nos doléances soient résolues et que la culture retrouve ses lettres de noblesses comme l’a toujours voulu le président poète Léopold Seder Senghor qui disait que « la culture est au début et à la fin de tout développement ».
On prône le développement de la culture. Sous Wade on avait 14 ministres de la culture et jamais un homme de ce secteur n’a été nommé. Avec Macky, Youssou Ndour l’a été mais de manière éphémère.
Pourquoi faites-vous de la politique maintenant ?
A l’âge de 13 ans j’étais dans le même parti que le Président Macky Sall. On était des Maoïstes avec l’Union pour la démocratie populaire (UDP) qui s’est affilié avec And Jef dans les années 80. J’étais leur cadet. Depuis que je suis gamin, je faisais de la politique. Mais comme j’avais opté pour la musique, actuellement nous acteurs voulons changer nos conditions de vie. Mais je ne fais pas de politique politicienne, il y a des combats politiques mais on ne s’en mêle pas.