Lamine Diack, notre compatriote ex-président de l’Iaaf, vient de bénéficier d’un soutien de taille dans le scandale de corruption qui le frappe et lui interdit toute sortie du territoire français, depuis de longs mois.
L’Association des juristes africains (Aja), Ong basée à Dakar ayant pour objectif de contribuer à la consolidation des états de droit, à la défense et à la promotion des droits de l’homme, est préoccupé par l’affaire Lamine Diack.
Elle lance un appel aux autorités françaises pour une libération de M. Diack en ces mots : « l’Aja lance, à l’occasion des prochains championnats du monde d’athlétisme de Londres, un pressant appel aux autorités françaises pour que Lamine Diack, aujourd’hui âgé de 84 ans, puisse immédiatement regagner son domicile au Sénégal, pays qui entretient avec la France des relations de coopération judiciaire pouvant garantir une administration convenable de son dossier ».
Dans un communiqué parvenu ce jeudi 21 juillet à www.limametti.com, l’Ong note que la caution qui a pu sauver le vieil de la prison « devrait lui permettre de pouvoir rentrer au Sénégal et revenir répondre à toute convocation du juge français, sauf à douter de la bonne foi, de la crédibilité et de la capacité de la justice sénégalaise à mettre en application la Convention de coopération judiciaire signée le 29 mars 1974 entre la France et le Sénégal ».
Hommes et femmes imbus du droit, les membres de l’Aja ne manquent pas de poser le problème sous cet angle, pour dire : « peut-on penser que Monsieur Lamine Diack soit seulement retenu en France pour obliger son fils Massata Diack, accusé dans la même affaire, à venir répondre au juge français, alors qu’à cette étape de l’enquête, le principe de la responsabilité personnelle devrait pouvoir être évoqué en sa faveur? Des lors que le Sénégal a refusé de livrer Massata Diack à la France, peut-on valablement soutenir que la seule solution qui s’offre au Juge français pour entendre le fils de Lamine Diack est que celui-ci se rende dans ce pays quand on sait pourtant que les juges français viennent souvent en Afrique pour interroger des personnes concernées ? ».
Ils se livrent à une comparaison à la fin : « peut-on valablement soutenir que les autorités françaises ne peuvent pas faire évoluer la situation de Monsieur Diack, du fait de la séparation des pouvoirs, quand on sait que l’existence de ce principe n’a pas empêché à l’Etat français de réclamer au Tchad, le rapatriement sans condition des protagonistes français de l’Arche de Zoé, malgré les faits constants qui leur étaient reprochés et qu’ils avaient effectivement commis dans ce pays ? ».