Dans un ton vigoureux, le coordonnateur du mouvement y’en a marre, Fadel Barro, a déclamé un discours qui n’a pas laissé l’auditoire indifférent ce vendredi, lors du rassemblement tenu à la Place de l’obélisque. Discours qui a résumé les nombreux maux que vivent les agriculteurs, les jeunes, les ménages et même les politiques, qui ne cessent de crier leurs difficultés à l’oreille des autorités publiques. En vain !
«Ce Sénégal dont les fondements ont été posés par d’illustres hommes comme Cheikh Ahmadou Bamba, Mawdo Malick, Seydou Nourou Tall, Cardinal Thiandoum, ce Sénégal de Bour Sine Coumba Ndoffène, Lat Dior, Cheikh Anta Diop, ce Mamadou Dia, Mamadou Diop. Pour ce Sénégal là, nous avons le droit et l’obligation d’avoir un rêve et de se battre pour ce rêve».
L’alerte au procureur
«Quand un procureur peut se permettre d’interdire aux Sénégalais d’exprimer leur opinion sur la marche de la Justice alors qu’il est payé avec l’argent du contribuable il faut alerter. Quand les jeunes qui vont mourir dans le désert, dans la mer, ce sont des gouttes de sang, des gouttes d’espoir, des énergies pour transformer ce pays, qui sont perdues, on a le droit de se rassembler et d’alerter».
L’oubli des priorités
«Des milliards sont investis. Nous sommes d’accord pour les investissements. Mais encore une fois, s’ils investissent plus des 560 milliards dans un Ter, alors que la société de raffinage avoue qu’elle n’a pas les moyens de raffiner les quantités de pétrole attendues, on a le droit d’alerter. Car, nous risquons de finir comme le Nigéria, produire du pétrole et continuer à payer le carburant très cher. Nous avons le droit d’alerter».
Souffrances des Sénégalais, justice sélective
«Nous avons le droit d’alerter quand les paysans de Nganda nous appellent pour nous dire qu’ils ont des bons impayés. Nous avons le droit d’alerter, parce que nous constatons des emprisonnements tous azimut pour faire obstacle à de potentiels candidats. Nous avons le droit d’alerter contre cette justice sélective. Nous avons le droit d’alerter aussi et surtout pour tous ces ménages à qui on avait promis une vie meilleure alors qu’aujourd’hui il leur est difficile de joindre les deux bouts. Nous avons le droit d’alerter».
Endettement et message aux élus
«Nous avons le droit d’alerter quand on nous parle de taux de croissance de 6% alors qu’on ne nous parle pas de déficit, de l’endettement (…). Nous avons le droit d’alerter pour dire à nos élus, qu’il est encore temps de regarder les préoccupations des Sénégalais. Nous sommes le mouvement Y’en a marre, oui ! C’est nous qui l’avons initié. Mais ce mouvement est un instrument pour les Sénégalais. Ce sont les Sénégalais qui mobilisent Y’en a marre».
Corruption, clientélisme, népotisme
« A condition qu’il y ait de la bonne gouvernance, à condition qu’il n’y ait pas de corruption, qu’on arrête ce népotisme que les Sénégalais appellent la dynastie Faye Sall, qu’on arrête ce clientélisme, qu’on associe les Sénégalais, qu’on n’emprisonne pas la parole. A condition qu’on arrête d’interdire aux gens de manifester. Qu’on commence enfin à avoir des dirigeants qui sont sincèrement engagés sur les préoccupations».
Message d’espoir
«Le message de Yen a marre, c’est un message d’espoir, d’avenir pour un lendemain meilleur. Nous ne nous attardons pas sur les polémiques inutiles parce que nous regardons l’avenir. Regarder l’avenir du Sénégal en vaut la peine. Cette jeunesse ne doit pas continuer à regarder tous ces dirigeants, qui sont là depuis Senghor, qui ont des pratiques depuis Senghor, et qui ne laissent pas l’espace aux jeunes.
«Que les jeunes se battent… »
«Il faut que les jeunes se battent, qu’ils aient leur cartes d’électeur, qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales, qu’ils soient présents qu’ils aillent récupérer leur pays. Ce pays c’est leur bien, pour que ce rêve sénégalais, fondé par ces illustres hommes ne soit pas vain. Que la mort de Mamadou Diop ne soit pas vaine. Pour que l’Afrique qui regarde le Sénégal, cette Afrique qui croit en nous, puisque la jeunesse sénégalaise a montré la voie, cette Afrique croit en nous, nous devons être à la hauteur»
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