Un anniversaire dramatique.C’est ce qu’a vécu la dame Ndèye Mour Thiaw le 27 août 2009. Cette dernière a été violée le jour de son anniversaire. Son mari,Yves Gérard Gallais,un Français souffrant d’un handicap physique, a été atrocement tué. Leurs présumés bourreaux, qui seront fixés sur leur sort le 20juin prochain par la Chambre
criminelle de Dakar, encourent 20 ans de travaux forcés.
Ils ont tué mon mari avant de se relayersur moi »
8 ans après les faits, Ndèye Mour Thiaw se rappelle toujours des circonstances
atroces dans lesquelles son époux a été tué. Elle porte toujours son deuil. La voix
étreinte d’émotion, elle a, à côté des bourreaux de son défunt mari, narré la nuit cauchemardesque du 29 aout 2009 qui reste à jamais gravée dans sa mémoire.
« Ils ont tué mon mari avant de se relayer sur moi », confie tristement
la dame. Les accusés, devant le prétoire, ont tenté de nier les faits en s’accusant mutuellement. Malang Camara a même osé déclarer qu’il n’était pas sur
les lieux au moment des faits.Il dit avoir été cité malencontreusement dans cette affaire par les autres accusés.
Avocat de la partie civile, Me Etienne Ndione a qualifié les faits
de « crime » crapuleux. Dans le même sillage, il a dénoncé la stratégie de défense des accusés qui, à son avis, font dans le mensonge pour se tirer d’affaire, alors qu’ils
devraient faire leur mea-culpa et regretter leur acte«odieux et méprisable ».
Très remonté contre eux, Me Ndione estime qu’ils n’ont aucun état d’âme car, ils devraient regarder sur l’état physique du défunt avant de lui ôter la vie. « Ils ont
commis un acte diabolique, dégueulasse », a-t-il déclaré avant de demander 30 millions de francs Cfa pour la réparation du préjudice subi par sa cliente.
Le parquet requiert des travaux forcés à perpétuité
Le maitre des poursuites, Ramatoulay Ly, n’est pas allé par quatre chemins pour décrier « le comportement lâche » des deux accusés. Selon elle, les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation malgré leurs « arguments fallacieux et dénués de sens ».
La parquetière, après avoir démontré la culpabilité de ces derniers dans un réquisitoire très
chargé, a requis 20 ans de travaux forces pour l’association de malfaiteurs,10 ans pour viol collectif, et des travaux forcés à perpétuité pour vol avec effraction avec usage d’armes.
Elle a demandé l’application de la peine la plus élevée. Les avocats de la défense ont jugé le réquisitoire du maitre des poursuites très sévère, sollicitant l’acquittement pour les faits de viol et l’application bienveillante de la loi pénale pour les délits de vol avec effraction. L’affaire est mise en délibéré au 20 juin prochain.
Aliou Di