l’ancien maire de Ziguinchor se dit rassuré de la victoire de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar aux législatives du 30 juillet prochain à Ziguinchor, comme au plan national. Cela, avec comme arguments, les réalisations du président Macky Sall et la coalition Bby durant ces 5 premières années. L’ancien ministre sous Abdou Diouf admet, toutefois, que la tâche ne sera pas facile pour la coalition Bby,* qui doit s’armer de «générosité» et de «volonté» pour y arriver.
Les leaders de Bennoo Bokk Yaakaar souhaitent continuer le compagnonnage jusqu’aux élections présidentielles de 2019. Mais, il se trouve qu’aussi bien du coté de l’Apr, comme de certains partis alliés, les membres veulent disposer de plus de sièges à l’Assemblée nationale ? Comment comptez-vous vous en sortir ?
C’est légitime. Dans une compétition comme celle-là, chacun voudrait avoir une promotion. Je crois que, quand on fait de la politique, il ne faut pas s’étonner, qu’à l’approche d’élections aussi importantes comme celles des législatives, où il y beaucoup de prétendants, qu’il y ait des tiraillements non seulement au sein du parti au pouvoir, mais aussi au niveau des alliés, ceux de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby). Au delà de cet ensemble de coalitions qu’est Bby, vous avez aussi l’opposition. Elle se bat pour avoir une majorité à l’Assemblée nationale. Au niveau du législatif, c’est là où se décident les lois pour gérer le pays, pour l’administrer, et pour dessiner le destin du pays. Donc, ne vous étonnez pas de ça.
Mais, au niveau de Bby, ce qui est recherché, c’est qu’il faut qu’on y aille dans l’unité. Ça veut dire présenter une liste unique, celle de Bby. C’est ce qui a fait dire au président, le samedi dernier à la réunion des leaders de Bby, qu’on ne peut pas concevoir qu’à l’intérieur de la coalition qu’il y ait des listes concurrentes. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Je crois que c’est comme ça qu’il faut le comprendre. Ça ne va pas être simple, mais il faut beaucoup de générosité, de bonne volonté. Il faut des sacrifices aussi si on veut réussir. L’essentiel étant que la Bby sorte victorieuse. Mais, ne vous étonnez pas qu’il y ait des tiraillements et des difficultés.
La question de la tête de liste de la coalition Bby est agitée par certains. Des noms ont été avancés, comme par exemple le maintien de Moustapha Niasse, ou le Premier ministre Boun Abdallah Dionne. Quelle est la position de votre parti, le Rsd ?
Nous sommes des alliés loyaux. Nous l’avions été hier, nous le sommes aujourd’hui, et nous prétendons l’être demain. Par conséquent, ce que nous souhaitons, c’est qu’il faut raison garder. Je pense qu’il ne faut pas qu’on se focalise sur cette question de tête de liste. Le moment venu, avec une large concertation, un consensus va s’établir pour qu’on ait la tête de liste qu’il faut. Je pense qu’il ne faut pas en faire une fixation. Le choix se fera le moment venu. Toutes ces questions sont normales dans une coalition comme celle-là.
Le débat de la cohabitation fait également rage. Y a-t-il risque qu’un tel scénario se produise au Sénégal ? Si oui, quelles peuvent en être les conséquences sur les Institutions?
La cohabitation suppose que l’opposition ait une majorité à l’Assemblée nationale, de manière à ce que les deux puissent habiter ensemble au cas où cette majorité reviendrait à l’opposition. Mais, quelle est la probabilité pour que l’opposition soit aujourd’hui majoritaire à l’Assemblée nationale ? C’est la question qu’il faut se poser. Est-ce que dans le contexte politique du Sénégal l’opposition, telle qu’elle se présente aujourd’hui, a des chances d’être majoritaire à l’Assemblée nationale ? Mon point de vue personnel, c’est que je n’y crois pas. Je ne vois pas comment, dans le contexte actuel, l’opposition peut gagner la majorité à l’Assemblée nationale.