Une grosse cacophonie règne désormais à l’Ecole Nationale d’Administration. En effet, le Directeur Général de l’établissement est en bisbille avec des fonctionnaires admis au concours direct de l’Ena.
C’est une vague d’indignation qui se déroule à l’Ecole Nationale d’administration de Dakar. Le directeur Général Cheikh Awa Balla Fall veut refuser l’accès à l’Ena aux fonctionnaires ayant réussi au concours d’entrée dans cet établissement. Ces derniers, bien que fonctionnaires, ont choisi de faire le concours direct pour lequel ils remplissent les critères.
Seulement, renseigne nos confrères de l’AS, on ne sait pourquoi le directeur de l’Ena refuse de les laisser poursuivre leur formation. Pourtant, après les avoir éjectés, la Cour Suprême l’avait désavoué pour donner raison aux fonctionnaires admis. Ayant toujours ce camouflet en travers de la gorge, Cheikh A Balla Fall sort un autre arrêté excluant de fait ces derniers, en totale violation de la loi.
«En effet, après le retrait des candidats, agents de l’État, des listes de concours directs, puis leur insertion après une décision du juge, le refus à certains candidats ajournés de consulter leurs notes, vient un nouveau chapitre : celui d’interdire aux agents de l’État l’accès aux salles de cours s’ils ne sont pas inscrits. C’est d’ailleurs ce qui résulte des articles 2 des arrêtés de nomination des élèves de l’Ena», explique un communiqué
Cela va sans dire que si cette interdiction paraît être régie par un arrêté, il faut reconnaître qu’elle semble mettre en œuvre une volonté affichée du Directeur de l’Ena qui veut extirper les agents de l’État des listes des élèves.
«Il est clair qu’une telle idée, dont l’illégalité est notoire, a été manifestée pour la première fois depuis le début. Et n’eût été la décision de justice, les agents de l’État n’auraient pas fait le concours pour le réussir». À en croire les interlocuteurs de L’AS, le DG revient à la charge en taillant sur mesure, dans les arrêtés de nomination, une disposition interdisant aux agents de l’État de s’inscrire, à la seule condition de la régularisation de leur situation.
Dans le même article, il menace sans ambages de remplacer les agents de l’État dans le premier mois de cours, s’ils ne s’inscrivent pas. Ce qui constitue une violation flagrante de la loi et un détournement de pouvoir car le décret de 2011 modifié relatif à l’Ena n’a institué que deux concours: un concours direct et un concours professionnel.
En effet, il est dit, dans le décret, que les candidats admis au concours direct A et B sont nommés respectivement comme des administrateurs civils stagiaires et des secrétaires d’administration.
Pour les frondeurs, le flou n’existe que dans la tête de ceux qui le veulent.
Selon eux, un agent de l’État admis au concours direct doit être nommé Administrateur civil stagiaire, mais dire que leur situation n’est pas prévue relève de la mauvaise foi. Pour toutes ces raisons, ils lancent un appel pressant au président de la République, Macky Sall, pour qu’on statue définitivement sur leur sort.