LIMAMETTI.COM- Le Ter (656 milliards), le Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (59,1 milliards), le Brt (300 milliards), l’arène nationale (38 milliards) et le data center (63 milliards) sont-ils des investissements prioritaires ? Au Sénégal, pays pauvre très endetté (Ppte), ces investissements d’un coût total de 1127 milliards font débat.
Le 14 janvier 2019, le Président Sall était dans le Wagon du Ter pour son voyage inaugural Dakar Diamniadio. Ce jour là, la déclaration a été faite par l’exploitation commerciale de cette ligne de 36 km qui aller démarrer en juin de la même année, le temps de terminer les travaux.
Pour une partie de l’opinion, le Ter n’est pas une priorité. Selon ces derniers, à la place, le gouvernement devrait reprendre les lignes ferroviaires fossiles telles que Dakar-Thiès – Kidira ; Saint louis-Dakar-Kaolack-Touba etc. Cet avis n’est pas celui du gouvernement qui explique que le Ter est une réussite du Plan Sénégal émergent (Pse). C’est fort de cette opinion qu’Abdou Ndéné Sall, en tant que ministre délégué chargé du Développement du réseau ferroviaire, soutenait que le Ter n’est pas cher. Selon lui, «le Ter rapporte de l’argent à l’État puisque, selon une étude de la Banque, notre économie perd environ une centaine de milliards de Cfa par an du fait de la médiocrité de la mobilité à Dakar.»
L’arène nationale sénégalaise qui a été financée à hauteur de 38 milliards Cfa par l’État du Sénégal fait aussi l’objet de critiques par certains qui estiment qu’elle n’est pas prioritaire pour les populations.
Mais c’est le Centre international de Diamniadio qui a coûté 59,1 milliards Cfa qui est le plus décrié. Même si de l’avis des gouvernants, 31,8 milliards Cfa, ont été financés par Eximbank Turquie et le reste par l’État du Sénégal, ce centre, hormis les rencontres qu’il abrite, n’a pas encore atteint ses objectifs sur le plan du développement touristique. Réalisée en 11 mois sur une superficie de 50 ha dont une surface utile de 8 ha, ce Centre qui est à 16,5 km de l’Aibd se trouve à une trentaine de km de Dakar sur l’autoroute à péage.
Non loin de là, se trouve le Data Center de Diamniadio qui a été inauguré au mois de mai dernier pour un coût de 63 milliards. C’est un investissement non prioritaire pour beaucoup qui ne pensent pas comme l’autorité qui fait croire qu’il contribue à l’éclosion de 4600 entreprises et favorise la création de 15.700. Il y a aussi le Brt d’un coût de 300 milliards dont l’impact sur la vie des populations ne peut être fonctionnel.
Du Ter au Brt en passant par le Cicad, l’Arène, le Data Center, les gouvernants ne manquent pas d’arguments pour justifier l’importance de ces infrastructures. Ils expliquent partout qu’ils sont des projets prioritaires d’investissement public. Vrai ou faux, en tout cas, dans un contexte de rareté des ressources, une planification et une gestion solides de l’investissement public sont essentielles au succès de projets publics prioritaires.
La Tribune/Limametti