Me Madické Niang n’est que l’arbre qui cache la forêt. Plusieurs dirigeants, anciens dirigeants africains ou hommes d’affaires douteux ont investi dans l’immobilier au Canada
Du Gabon au Tchad, une enquête internationale regroupant plusieurs
médias (Tva Nouvelles,Journal de Montréal, Le Monde Afrique) révèle une vraie
filière au coeur de laquelle on retrouve Papa Mamadou Pouye, prête nom présumé de Karim Wade selon la Cour de répression de l’enrichissement illicite.
Un ancien ministre des Finances du Sénégal, un homme politique très connu et des hommes d’affaires dont un ex très proche eu Président sont mouillés. Premier volet du survol de Libération qui reviendra en détails sur chaque cas.
Après les Panama papers, le prête nom présumé de Karim repéré au Canada avec Me Madické Niang
Quelques semaines avant cette transaction, Pouye revendait un autre appartement qu’il avait acheté à la rue Champagneur. Pour brouiller les pistes, le prête nom de Karim Wade est passé par ces deux sociétés offshore montée au Panama grâce à l’avocate Hélène Mathieux qu’on retrouve encore dans ces transactions suspectes.
En effet, Papa Mamadou Pouye avait fait monter, depuis le Panama, deux sociétés offshore dénommées Latvae et Seabury, toutes les deux immatriculées dans les Il̂es vierges britanniques.
Ces deux entités ont signé des contrats de 35 millions de dollars avec Dubai Port World pour des prestations qui soulèvent la polémique. . Seulement,bien que les deux societ́és aient et́é montées au Panama dans le cabinet Mossack Fonseca, au cœur d’un scandale mondial né de fuites de documents internes, c’est plutôt à… Dubai,̈ base de Dubai Port World, qu’il faut chercher les réponses à cette affaire plus que troublante.
Selon les fichiers, Papa Mamadou Pouye n’a pas eu besoin de se rendre au Panama pour monter ces deux sociétés offshore. Il ressort des documents en notre possession qu’il s’est rapproché de la firme de Heĺeǹe Mathieu, une avocate canadienne qui dispose de bureaux à Dubai.̈
En effet, son cabinet a servi d’intermédiaire pour Pouye en vertu d’un «partenariat» qui liait cette firme à Mossack Fonseca. Mieux, les mêmes fichiers montrent que c’est le mem̂e cabinet géré par l’avocate canadienne qui a discrètement toujours servi de sieg̀e social aux deux sociétés offshore avec incorporation dans les Iles vierges. Pour dire que dans cette affaire, tous les chemins meǹent, en fait, à Dubai.̈
Qui plus, le mem̂e cabinet d’avocats est lié au montage, par le cabinet Mossack Fonseca, de… 892 societ́eś offshore. Au Canada d’ailleurs, Heĺeǹe Mathieu est au cœur du scandale depuis qu’il a et́é découvert qu’elle a mem̂e monté des sociétés pour le compte de criminels.
L’adresse sénégalaise de Pouye figurant dans les Panama papers est la même qu’il a donné pour réaliser ces transactions qui impliquent aussi son épouse. A Montréal, le notaire ayant signé l’achat de leur appartement en 2012 se charge de leur faire parvenir tout le courrier qu’ils reçoivent à leur propriété. L’an dernier,Revenu Québec leur a d’ailleurs envoyé une hypothèque légale de 21 797 $, puisque leur entreprise n’avait pas rempli sa déclaration de revenus. Quoi qu’il en soit, Pouye semble vouloir se faire plus discret au Québec.
L’ancien ministre réalise sa première acquisition en 2006 quand il jette son dévolu sur un appartement situé dans une tour de 20 étages à rue Jean-d’Estrées dans le centre-ville de Montréal. Acheté à 261.676 dollars, l’appartement a été revendu en 2013-quand Wade perd le Pouvoir – à 288.000 dollars.
Quant à l’appartement où loge le fils de Madické, il se situe à la Rue de la Montagne. Acheté en 2008 à 272.550 dollars, il vaut aujourd’hui 306.500 dollars.