Participant au sommet du G-7 en Allemagne, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA), a défendu avec brio les intérêts de l’Afrique. Le chef de l’État a tenu un discours de vérité aux puissances occidentales sur les questions liées au climat, à la sécurité alimentaire, à la gouvernance mondiale, entre autres.
Invité à participer au sommet du G-7 en Allemagne, le président Macky Sall n’y est visiblement pas allé pour caresser les dirigeants des puissances occidentales dans du poil. Au contraire le chef de l’État a dit à Biden et Cie des vérités crues sur leur d’arrêter le financement à l’étranger de sources d’énergies fossiles. « Nous avons deux préoccupations majeures: un, le manque de progrès dans l’objectif de mobiliser 100 milliards par an pour soutenir les efforts d’adaptation des pays en développement; deux, la décision prise par le G7 d’arrêter le financement à l’étranger de d’énergies fossiles, sources même peu polluantes comme le gaz », a déclaré le président en exercice de l’Union africaine. Selon lui, « cette décision est considérée en Afrique comme une entrave majeure à son processus de développement et une grande injustice contre plus de 600 millions d’africains qui vivent encore sans électricité, alors qu’au même moment des pays industrialisés continuent d’exploiter des sources beaucoup plus polluantes comme le charbon».
Ainsi, Macky Sall a fait savoir qu’il veut particulièrement attirer l’attention sur cette injustice au moment où plusieurs pays africains s’apprêtent à exploiter d’importantes ressources gazières. Pour le chef de l’État, qui cite le rapport que l’Agence internationale de l’Energie vient de publier, «même si l’Afrique exploitait toutes ses découvertes gazières (plus de 5000 milliards de m3), sur 30 ans, le cumul des émissions africaines représenterait à peine 3,5% des émissions mondiales », affirmant que c’est d’ailleurs une hypothèse maximale puisqu’il est peu vraisemblable que toutes les découvertes africaines soient exploitées en 30 ans.
C’est pourquoi Macky Sall demande au G-7 «un compromis juste et équitable» comme ils l’avaient «réussi au Sommet Eu- rope-Afrique de février dernier». Il a rappelé que l’Afrique reste engagée dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le Climat. Et à titre d’exemple, ajoute-t-il, un pays comme le Sénégal est à plus de 30% de capacités électriques installées en énergie renouvelables. Macky Sall soutient que l’Afrique exécute depuis 10 ans l’initiative de la Grande Muraille Verte regroupant 11 pays de la zone sahélo-saharienne, du Sénégal à l’Ouest jusqu’à Djibouti à l’Est.