Accusé d’avoir volé 46.000 fcfa, un élève coranique est enchainé et sauvagement battu par son père. L’histoire qui se déroule dans la région de Tamba est relatée par l’Observateur
La victime, un élève coranique à peine âgé de 11 ans, a passé un sale quart d’heure, aux mains de son père. Solidement enchaîné, il sera sauvagement tabassé, au motif que le gamin lui a volé ses 46 000 FCfa. Des sources avisées sont explicites dans le récit du supplice vécu par l’élève coranique.
A les en croire, le père, Moussa Ba a d’abord pris le soin de ligoter les mains du garçon avec une chaîne en métal. Entré dans une colère noire, le vieux Ba, âgé de 60 ans, va s’acharner sur son fils avec un fil électrique, le battant à l’envi au point de lui occasionner des traumatismes multiples, des hématomes, des lésions irréversibles qui ont causé une anémie sévère. Craignant d’autres représailles, le garçon, A. B. D., parviendra à fuguer, pour ensuite se réfugier chez son grand-père. Là, il narre sa mésaventure et précise que son papa passe son temps à le torturer avec un fil électrique, tout en lui débitant toutes sortes d’insanités. Très affaibli, il souffle à l’oreille de son grand-père qu’il a une faim de loup, avant de le supplier de lui donner à manger. Voyant le piteux état dans lequel se trouve son petit- fils et homonyme, le vieux Bailo manque de s’évanouir.
Avisés, les limiers du commissariat central rappliquent sur les lieux et procèdent à l’arrestation du père du petit garçon. Dans le même temps, des diligences sont effectuées pour évacuer le garçon à l’hôpital, où il sera admis en soins intensifs. Déféré et placé sous mandat de dépôt, le vieux Moussa Ba est attrait vendredi devant le tribunal d’instance de Tamba. Il partage la barre avec la victime, assistée de son grand-père. Face aux juges, le garçon explique que son père l’a maltraité à tort: «Il m’a traité de voleur, alors que c’est M. B, qui a pris ses 46 000 FCfa et m’en a offert 1 000 FCfa que j’ai d’ailleurs restitué à mon père. Il m’a ligoté les mains et sévèrement battu avec un fil électrique», confie le garçon, qui précise que son père lui mène la vie dure.
Des déclarations réfutées par le prévenu: «Je ne l’ai pas frappé avec un fil électrique, mais avec un bâton. C’était pour lui faire peur, car dans le passé, il avait volé mes 40 000 FCfa.» A la suite’ du parquet qui a requis l’application de la loi, le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 9 juin prochain informe le Journal l’Observateur.