Sacrifié à l’autel de l’arrogance et de la malgouvernance, Idriss Youssouf Boy, le tout puissant Secrétaire Particulier de la Présidence n’a pas digéré toujours la pilule de sa défenestration du palais rose de N’Djamena, même s’il se résigne à s’éloigner du shadow-cabinet. Au lendemain de l’éclatement de l’affaire dite des vannes frelatées de la Société des Hydrocarbures du Tchad sur fond de détournements de plus de 120 milliards de FCFA.
Idem pour l’ex-Directeur de cabinet civil AbdelKerim DEBY, éjecté sans le moindre bruit. Derrière ce limogeage imprévisible d’AbdelKerim DEBY, se cache un faisceau d’éléments révélateurs dignes d’un malaise qui sévit dans les couloirs du palais. Selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, le départ de l’ancien Directeur de cabinet civil du PCMT est lié à la posture radicale prise par ce dernier vis-à-vis du ministre des Finances Tahir HAMIT Nguilin.
D’après des informations de Confidentiel Afrique, AbdelKerim DEBY était du camp d’une poignée de proches du Président qui réclamaient l’éviction de l’argentier de l’État et sa mise à disposition des autorités de l’ANS et judiciaires pour les besoins d’une enquête approfondie et indépendante. Ce voeu pieux d’AbdelKerim DEBY visait surtout à mettre à l’aise le Président Mahamat DEBY ITNO, dans ce grand déballage qui a desarconné le haut etablishment. Le Sherpa gouvernemental Albert Pahimi Padacké a echappé de justesse nous dit-on.
Des sources crédibles renseignent que sa tête avait été mise à prix. Selon des sources autorisées parvenues à Confidentiel Afrique, le sort du limogeage du ministre des Finances avait déjà été scellé pendant que celui-ci se trouvait en mission. Le Président Mahamat DEBY ITNO Alias KAKA s’était montré intransigeant dès les premières heures de l’ouverture de l’enquête du fait de la gravité du scandale. Que s’est il passé entre-temps ? Certaines informations avaient même fuité et atterri sur la table des services secrets tchadiens et faisant état d’une éventuelle fuite du Ministre des Finances, afin de ne point s’exposer aux auditions des autorités compétentes habilitées.
Selon nos informations, Tahir HAMIT Nguilin jouit du soutien de quelques généraux influents du CMT (Comité militaire de Transition) qui ont beaucoup murmuré dans l’oreille du locataire du palais de NDjaména pour sauver son fauteuil. Compromis et compromissions aux intérêts bizutés constituent la chienlit de ce profond malaise au sommet de l’État. Des informations crédibles évoquent deux réunions tenues par certains généraux au bureau du Président du CMT sur l’affaire SHT. Les limogeages au premier degré de Idriss Youssouf Boy et AbdelKerim DEBY sont la résultante d’une guerre à procuration que se livraient les deux puissants et chouchoutés métronomes du palais rose.
Une cohabitation extrêmement rude et perceptible entre les deux hommes dans les couloirs du bureau du Président, qui avait créé deux lignes frontales. Urbi orbi, les généraux proches et souteneurs de Tahir HAMIT Nguilin ont eu au finish la tête de AbdelKerim DEBY, au prix de sauver le juteux strapontin du ministre des Finances. À quel prix ? Cette guerre feutrée qui opposait Idriss Youssouf Boy à AbdelKerim, qui traduit un malaise tenace a véritablement traversé les murs du palais pour atterrir au haut commandement de l’appareil militaire. Toutefois, le retour à N’Djamena de l’argentier Tahir HAMIT Nguilin, suite à sa mission à l’étranger n’est pas de tout repos. Il s’est fait discret depuis son retour dans la capitale tchadienne et gère ses arrières.